OstheimVincent's GrandfatherOstheimGordon Barbaras WWII
Barbaras Surname Site
English
HomeSearchEmigrationsTreePeople/PlacesOriginsResearchersContacts
English
"Ostheim 1945 - 1995"
Publié par le Village d' Ostheim
UN PEU D'HISTOIRE
par Paul Ostermann, Maire Honoraire
Ostheim, Septembre 1983
 
OSTHEIM ("OSTENHEIM" sue le tocsin datant de 1662)

Ayant pris sa source dans la vallée de Munster, après avoir arrosé Turckheim, puis Ingersheim, la Fecht coule dans la plaine d'Alsace, reçoit ici la Weiss. Dans ce lieu fertile et généreux, s'établit du temps des Francs, au bord des eaux, une première agglomération: OSTHEIM.

En l'an 785 déjà, OSTHEIM est citée dans les annales de notre province et ici aussi différents établissements religieux prirent peu à peu pied: L'Abbaye de Fulda qui y avait déjà droits et revenus; celle d'Ebersmunster, depuis le 13ème siècle; le monastère d'Etival à partir de 1463, ainsi que la Commander de l'Ordre Teutonique de Kaysersberg. Jusqu'à la Réforme, la paroisse faisait partie du doyenné "Ultra colles" de l'Evêche de Bâle. En 1187, elle était administrée par un "leutpriester" et en 1441, un recteur et un vicaire y avaient résidence. L'agriculture, l'élevage puis, grâce à la proximité d'une eau courante, la pêche furent depuis les temps historiques les plus reculés, l'occupation primitive de ces modestes colons.

Faisant partie au 13ème siècle des domaines des comtes de Horbourg, le village d'Ostheim passa en 1324 à la maison de Wurtemberg et y resta attaché jusqu'à la Révolution Française, comme membre de la seigneurie de Riquewihr avec les villages de la contrée: Béblenheim, Mittlewihr, Hunawihr et Aubure. Riquewihr étant devenue le chef-lieu de ce petit territoire.

A travers les temps, OSTHEIM eut à subir les vicissitudes dont notre pays fut le théâtre: guerre des Armagnacs, guerre des Paysans, guerre de 30 ans et autres évènements des guerres du 17ème siècle, pendant lesquels beaucoup d'habitants se réfugièrent dans les lieux sûrs, à Riquewihr ou à Ribeauvillé ce qui provoqua le dépeuplement complet du village, pendant la guerre de 30 ans, de 1635 à 1642.

A l'instar de ce qui avait été fait dans les terres wurtembergeoises d'Alsace, la Réforme fut introduite à OSTHEIM en 1535. Vers la fin du 17ème siècle, en 1686, le village devint résidence de la princesse Anne de Wurtemberg dite "Duchesse aux chiens", fille du comte Georges. A cette époque, OSTHEIM et Aubure avaient été séparés de la seigneurie de Riquewihr pour être un apanage de cette Princesse, qui règna dans son Manoir d'Ostheim, entourée d'une véritable cour de chiens, pour lesquels elle fit même construire une chapelle commémorative. Elle mourut en 1733. Ce qui restait encore du Manoir fut totalement détruit en 1944.

A travers le 18ème siècle, OSTHEIM, continua son évolution grâce au travail de ses habitants, faisant valoir la fertilité de leur banlieu. L'agglomération rurale avec ses 120 habitants situées sur les deux rives de la Fecht, "la rapide, l'impétueuse", reliées par un solide pont, comptait en 1771 lors de l'établissement d'une nouvelle estimation des propriétés: 14 grands immeubles de première classe, appartenants aux Kessel, Oehlert, Ostermann, Umbdenstock et autres, les Ostermann bien connus dans tout le pays comme "Maîtres de Postes aux chevaux".

995 habitants, 156 maisons, 197 feux, tels étaient quelques données statistiques à la fin du 18ème siècle où les paysans d'OSTHEIM fidèles à leur passé restaient rivés, malgré les changements de régimes, à leurs terres, champs, prés, forêts, vignes mêmes, tout en développant leur riche cheptel de boeufs, de vaches, de chevaux, de porcs, de moutons, d'oies etc...

Des circonstances favorables contribuèrent au développement croissant du village car au milieu du siècle dernier, il renfermait 1731 habitants, un tissage de coton, un moulin et une scierie mécanique. OSTHEIM était devenu un "village considérable", une église était devenue trop petite, ce que l'on constatait "avec chagrin" au sein du Conseil Municipal. Ce n'est qu'en 1854, que chaque confession eut son église propre.

L'établissement de la ligne de chemin de fer, qui traverse la Plaine d'Alsace et une gare située seulement à quelques centaines de mètres de la localité, provoqua un certain essor à la commune assise, comme on sait, depuis des temps lointains sur la voie reliant Strasbourg à Lyon (R.N. 83).


En 1944, quatre ans de tourmente déjà. Maintenant la guerre s'installe au sein même du village et le couvre de son ombre comme un voile de mort.

Le 5 décembre les troupes Américaines s'emparent de la rive gauche de la Fecht. Les Allemands font sauter le pont de la rivière et s'accrochent à la rive droite. Le front de la fameuse "Poche de Colmar" passe par OSTHEIM. Le martyre commence. Il durera près de 60 jours. Quartier par quartier, les maisons sont pilonnées par l'artillerie et flament. Terrés dans les caves souvent à la moitié ensevelis vivants ou asphyxiés, les habitants sont des morts en sursis.

Le 20 décembre enfin, les Allemands ordonnent l'évacuation de la population civile de leur secteur vers Colmar. Le 25 décembre les Américains font de même. Lorsqu'enfin la "Poche de Colmar" est réduite et l'Alsace définitivement libérée, que reste-t-il d'Ostheim?


UN AMAS DE RUINES, DES PANS DE MURS CALCINES, DES CLOCHERS EVENTRES...

la mairie
La Mairie
OSTHEIM fut détruit à 98%, 553 bâtiments, dont 165 maisons d'habitations sont détruites à 100%, 27 immeubles sont sinistrés à 75%, 103 sont à moitié et 70 à 25%; la Mairie, les deux églises, une école, un moulin, deux scieries, une fromagerie industrielle et le domaine de Schoppenwihr ne sont pas compris dans ce triste tableau. 16 entreprsies commerciales et artisanales ne sont que ruines, 6 entreprises sont détruites à 50%.

Nos agriculteurs ont perdu 150 chevaux, 400 bovins, 270 porcs, 3500 à 4000 volailles, 90% de l'outillage et des installations agricoles, 2000 arbres fruitiers sont déracinés ou touchés à mort, la récolte de 1944 détruite, celle de 1945 insignifiante, par suite du minage de 80% de notre banlieue.

Enfin des pertes cruelles parmi la population sone venus s'ajouter au malheur de nos sinistrés pour rendre leur sort plus tragique encore: les combats de la Libération nous ont valu: 12 morts et 15 blessés civils.

Sur le Nid de Cigognes, construit, il y a de nombreuses années, sur le pignon de la maison Ostermann - ancien Relais de la Poste aux Chevaux - avait défié la tourmente. Mais quand au mois de mars suivant, les cigognes revenues sur leur ancien nid se mirent à couver, le mur, déjà, n'était plus une ruine. Il était devenu "symbole de vie".

Actuellement notre commune est complètement reconstruite et avec son Nid de Cigognes, surmontant le Monument aux Morts des guerres 1914/18 et 1939/45, ses deux églises, catholique et protestante, reconstruites dans un style moderne, sur les bords de la Fecht, ses parterres fleuris, son caractère propre, coquet et avenant, elle contitue un point d'attraction dans toute la région et bien au delà, surtout depuis que la construction de la nouvelle déviation à fait d'OSTHEIM un village paisible, où il fait bon séjourner.